Point de vue sur l'actualité

Cadres en intérim : ils y effectuent des tâches subalternes

Selon une étude réalisée par la direction des études et des statistiques de l'Unedic, les cadres ne sont pas non plus à l'abri de la dégradation du marché du travail. A l'instar des autres catégories professionnelles, ils sont contraints de recourir à des missions d'intérim pour y effectuer des tâches en deçà de leur qualification et qui nécessitent une forte mobilité géographique. Concernant les postes occupés, un intérimaire " cadre " ou de " profession intermédiaire " exerce plus d'une mission sur trois à des niveaux de qualification d' " employés" ou d' " ouvriers. " Et se retrouvent dans une situation dite de déclassement. L'acceptation " de ce déclassement concerne tous les niveaux de qualification : les professeurs, les professions scientifiques, et également les ouvriers qualifiés. Dans ces trois cas, par exemple, plus de 10% de leurs missions a été effectué en qualité de manutentionnaire ou de déménageur... Ce taux est quasiment équivalent (8%) pour les ingénieurs, les cadres techniques ainsi que les employés administratifs. Quant aux ouvriers qualifiés, ils exercent plus d'une mission sur cinq en tant qu'ouvriers non qualifiés. Concernant les impératifs de mobilité géographique, les intérimaires sont contraints de franchir les frontières de leur département dans quasiment un quart des missions. Et malgré ce déclassement et cette mobilité subie, les intérimaires sont pourtant remarquablement fidèles à leur entreprise de travail temporaire, puisqu'ils reviendront vers elle dans neuf cas sur dix pour les grands cabinets et dans huit cas sur dix pour les plus petites structures.

C'est dit :L'Ugica-CFTC ne peut que s'élever contre ce constat de précarisation des cadres. Alors que le report de l'enquête annuelle de l'lnsee sur les chiffres du chômage ne cesse d'alimenter la polémique, le marché de l'emploi en France serait en amélioration... Mais à quel prix ? Si réduire l'inactivité des cadres pour tendre vers le plein emploi ne peut qu'être encouragé, doit-on pour ce faire accepter ces déqualifications manifestes dans l'intérim ?

Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr