Point de vue sur l'actualité

Europe : renforçons sa dimension sociale !

La CFTC attendait de la déclaration commune des chefs d'État et de gouvernement européens réunis à Berlin le 25 mars dernier, à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de Rome, qu'elle se fixe pour priorité le renforcement de l'Europe sociale. Malheureusement, la déception est grande et la formule un peu légère: la déclaration de Berlin reste très floue sur cette question. Angela Merkel, la chancelière de l'Allemagne qui vient de prendre la présidence tournante de l'Union européenne parle d'un" modèle européen conciliant réussite économique et solidarité sociale ". Et ajoute que" le marché unique et l'euro nous rendent forts. Nous pouvons ainsi maîtriser, dans le respect de nos valeurs, l'internationalisation croissante de l'économie ". C'est, notamment, parce que la dimension sociale a été négligée dans le traité soumis à référendum en mai 2005 que les français l'ont rejeté. A défaut donc d'un engagement de principe marquant un nouveau cap vers le volet social, les chefs de gouvernement ont souhaité" redonner son élan à l'Europe" en adoptant une déclaration fixant pour objectif que les 27 fonctionnent à la mi-2009 avec un nouveau traité, " remplaçant le projet de Constitution rejeté. " Le projet européen, porté sur les fonds baptismaux le 25 mars 1957 à Rome, mérite d'être poursuivi et d'entrer plus encore dans notre vie quotidienne, réaffirme la CFTC. En se focalisant sur la lutte contre l'inflation, l'Europe actuelle a participé au chômage au risque d'entraîner les peuples dans des conflits d'un nouveau genre : la campagne contre le plombier polonais, devenu bouc émissaire le temps d'une joute électorale, ou le conflit qui oppose Français et Allemand à propos d'EADS. C'est parce que la CFTC croit en l'Europe qu'elle en appelle aux dirigeants européens pour qu'ils cèdent moins aux sirènes du tout économique et fassent enfin de l'Europe sociale la priorité des priorités.

Notre Europe : c'est celle de la paix entre les peuples. C'est aussi celle du dialogue social (inter)professionnel, notamment dans les grands groupes ou encore celle des comités d'entreprise européens qui se développent et doivent être renforcés. Celle d'une monnaie commune, à condition qu'elle reste un outil au service d'un projet politique et social et des Européens. Notre Europe, ce n'est pas celle du dumping social, de la concurrence, de la course au profit pour le profit, de l'euro fort qui pénalise nos économies, des querelles intestines auxquelles se livrent les dirigeants de grands groupes comme Airbus, au mépris du bien commun et des salariés.

Extraits du communiqué du 24 mars.