Point de vue sur l'actualité

Deux mois après, quid du retrait ?

Le drame qui a frappé le collègue Albert Camus de Meaux en décembre 2006 n'a pas réglé le débat sur la sécurité dans les établissements scolaires. Les enseignants, inquiets, avaient alors alerté par écrit l'Administration. Elle n'a jamais pris la peine d'y répondre, ni par écrit, ni par oral. Les événements du 5 février 2007 survenus à Châlons-en-Champagne à l'école Verbeau n'ont fait que renforcer l'inquiétude des collègues.

Le SCENRAC-CFTC entend protester contre la non-application, systématique, par l'Éducation Nationale, de la loi. En effet, ces courriers valaient droit d'alerte : la loi n°82-1097 du 23 décembre 1982, que l'on retrouve codifiée dans l'article L. 231-8 du code du travail a reconnu au salarié du secteur privé un droit d'alerte et de retrait. Le décret n°82-453 du 28 mai 1982 modifié par le décret n°95-680 du 9 mai 1995 introduit cette notion dans la fonction publique.

Dans le fonction publique, ce sont en majorité, des enseignants qui invoquent ce droit. En effet, les agressions, les insultes, la violence provoquée par les élèves ou leurs familles pèsent parfois sur leurs conditions de travail. Il est patent de constater que, dans certains cas, le "danger grave et imminent" nécessaire à l'invocation du droit d'alerte et de retrait, est avéré.

Or, l'administration feint d'ignorer, trop souvent, ces conditions dangereuses dans lesquelles vivent le personnel et les élèves dans certains établissements d'enseignements, même ceux dits sensibles, Le Scenrac-CFTC dénoncer cette attitude qui décourage les enseignants d'utiliser le droit de retrait, facilement assimilé à une grève avec retrait sur le traitement. L'Éducation Nationale serait-elle devenue inhumaine ? En agissant ainsi, elle se voile la face et refuse de reconnaître la réalité des conditions de travail, tant pour les adultes que pour les élèves. Faudra-t-il attendre d'autres Meaux ou d'autres Châlons-en-Champagne pour que l'administration réagisse enfin ?

C'est pourquoi, le Scenrac-CFTC en appelle solennellement au ministre afin que son administration améliore enfin les conditions de sécurité au travail et protège efficacement ses agents lorsqu'ils se sentent menacés dans l'exercice de leur fonction.