Point de vue sur l'actualité

Les pêcheurs gagnent la première Manche

Les artisans marins pêcheurs ne veulent pas mourir, écrasés par une concurrence déloyale. A Boulogne-sur-Mer (62), premier port de pêche français, toute l'activité halieutique est concernée. C'est donc logiquement que la CFTC a bloqué le bassin dédié à la pêche dans le port pour faire entendre leurs revendications. Depuis quelque temps déjà, Jacques Bigot, secrétaire national des marins-pêcheurs CFTC, s'élève contre des pratiques industrielles qui menacent les ressources naturelles et l'emploi par voie de conséquence. " La mise en place de zones fermées en mer du Nord conjuguées aux restrictions de pêche et du nombre de jours de mer dans le cadre du plan de restauration du cabillaud a conduit des armements néerlandais à se redéployer en Manche ", s'inquiète le représentant des pêcheurs CFTC. La Senne Danoise et ses filets qui épuisent les bancs sur sept à dix kilomètres carrés font peur : " l'arrivée de ces navires beaucoup trop nombreux en Manche, dans une zone que les artisans-pêcheurs ont toujours préservée, pose un grave problème de survie pour l'ensemble de la pêche artisanale du nord et de la Normandie ", abonde Jacques Bigot. La CFTC a donc réclamé une intervention du ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Celui-ci a promis de prendre contact avec la direction européenne de la Pêche, et le ministère néerlandais, et de saisir l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) sur la question des ressources dans la Manche. Ces avancées ont convaincu les marins pêcheurs CFTC de lever le blocage du port le 20 mars après trois jours de mobilisation. Mais le combat pour une pêche raisonnable et durable en Manche continue.