Point de vue sur l'actualitéTurbomeca : Le Statut du travailleur comme moteurMichel Kraus est délégué syndical central CFTC chez Turbomeca, leader mondial sur le marché des turbines pour hélicoptères. Au sein de cette entreprise du groupe Safran, la CFTC est minoritaire. Cependant, face aux différents poids lourds syndicaux, elle propose une alternative sérieuse et innovante. Lors des dernières négociations annuelles obligatoires, Michel Kraus a fait intégrer à l'accord des éléments nouveaux qui prennent en compte le salarié dans son ensemble. Les syndicats majoritaires n'ont pas apposé leur signature malgré son réel apport, mais ne l'ont pas dénoncé. Au-delà de la simple rémunération, la section CFTC a demandé à intégrer aux négociations divers points tirés... du Statut du travailleur. Ainsi, l'accord porte sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), l'emploi de personnes handicapées, l'égalité homme-femme et la mise à disposition des salariés de chèques emploi service universel (Cesu) qui devraient créer 50 emplois locaux. La partie GPEC permet le reclassement systématique du personnel intérimaire au sein du groupe ou dans les sous-traitants de la région et la reconnaissance de leurs compétences acquises. Concernant le handicap, la direction s'engage à travers l'accord à recruter immédiatement six personnes handicapées. Pour le militant, c'est un début : " on commence par un petit objectif, sachant que les aménagements réalisés serviront à d'autres plus tard ". Quant aux femmes, l'accord prévoit un budget pour des formations qualifiantes de 15 % supérieur à celui des hommes, afin de combler un retard salarial par le truchement de promotions internes. De bonnes idées qui donnent corps au Statut du travailleur et qui permettent à la CFTC de se développer. |