Point de vue sur l'actualité

Quatre femmes ministres en dix ans

Un rapport du Conseil économique et social * (CES) met en relief, statistiques à l'appui, la sous-représentation manifeste des femmes dans les lieux de décision, tant publics que privés. Ainsi, au niveau politique, la France est au 21e rang des Etats membres de l'Union européenne pour la proportion de femmes parlementaires : elles ne sont, en effet, que 71 députés sur 577 sièges, soit 12,3 %... et ne président aucune commission permanente ou groupe politique. Le Sénat quant à lui ne compte que 16,9 % de femmes (56 sur 331). Force est de constater que depuis dix ans, le nombre de femmes ministres de plein exercice n'a jamais dépassé quatre.... Et la direction des cabinets n'est assurée que par un tiers de femmes. Dans la Haute fonction publique, alors même que les femmes représentaient 58 % des emplois dans la fonction publique en 2003, seulement 12,1 % occupent les emplois supérieurs. Ainsi, on ne compte que six préfets féminins sur 109, sept recteurs sur 31, vingt-un ambassadeurs sur 179 et soixante et onze responsables de juridiction sur 527. Dans l'entreprise, les femmes approchent la parité dans la population active, mais représentent 76,6 % des employés et 36 % des cadres. Dans les fonctions dirigeantes, elles représentent moins de 5,5 % des équipes de direction des quatre vingt premières entreprises françaises. Elles ne sont par ailleurs titulaires que de vingt et un postes de dirigeantes de sociétés du CAC 40 sur 427 tandis que l'on trouve 11 % de dirigeantes dans les entreprises publiques.

C'est dit :L'Ugica-CFTC constate, avec amertume, que les mentalités ont du mal à évoluer. Mais les organisations patronales et syndicales ne sont, selon cette étude, pas exemptes de tout reproche : dès que l'on quitte le niveau confédéral, la part des femmes diminue et très peu sont secrétaires générales de fédération. L'Ugica-CFTC apparaît exemplaire sur ce point puisque notre union de cadres est dirigée par Isabelle Sancerni depuis le congrès d'Arras de décembre 2006.