Point de vue sur l'actualité

L'avenir de l'Union européenne passe par un renforcement de sa dimension sociale

La CFTC attend de la déclaration commune des chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui devrait être rendue publique dimanche à l'occasion du cinquantième anniversaire du Traité de Rome, qu'elle se fixe pour priorité le renforcement de l'Europe Sociale : c'est, notamment, parce que cette dimension a été négligée dans le Traité soumis à referendum en mai 2005 que les Français ont rejeté celui-ci.

Le projet européen, porté sur les fonds baptismaux le 25 mars 1957 à Rome, mérite d'être poursuivi et d'entrer plus encore dans notre vie quotidienne. Notre Europe, c'est celle de la paix entre les peuples ; notre Europe c'est celle du dialogue social interprofessionnel, et professionnel, notamment dans les grands groupes ; notre Europe c'est celle des comités d'entreprise européens qui se développent et doivent être renforcés ; notre Europe, c'est aussi celle d'une monnaie commune, à condition qu'elle reste un outil au service d'un projet politique et social au service des Européens.

Notre Europe, ce n'est pas celle du dumping social, de la concurrence, de la course au profit pour le profit, de l'euro fort qui pénalise nos économies, des querelles intestines auxquelles se livrent les dirigeants de grands groupes comme Airbus, au mépris du bien commun et des salariés.

On ne peut fonder une société, uniquement, sur des principes matérialistes. En se focalisant sur la lutte contre l'inflation, l'Europe actuelle a participé au chômage au risque d'entraîner les peuples dans des conflits d'un nouveau genre : la campagne contre le plombier polonais, devenu bouc émissaire, le temps d'une joute électorale, ou le conflit qui oppose Français et Allemand à propos d'EADS.

C'est parce que la CFTC croit en l'Europe qu'elle en appelle aux dirigeants européens pour qu'ils cèdent moins aux sirènes du tout économique et fassent de l'Europe sociale la priorité des priorités.