Points de vue sur l'actualité

Restructuration d'Airbus : le site de Méaulte peut et doit rester dans le giron de l'avionneur

Maintenant que le plan de restructuration d'Airbus a été présenté, il faut laisser aux représentants des salariés le soin d'en discuter avec la direction de l'entreprise puis d'en négocier les modalités de mise en œuvre. La CFTC veillera à ce qu'il n'y ait aucun licenciement sec non seulement chez Airbus, mais aussi dans les entreprises sous-traitantes. Concernant Méaulte, la CFTC estime que ce site peut et doit rester dans le giron d'Airbus. Pour cela, un investissement de 150 millions d'euros dans les matériaux composites est nécessaire que l'entreprise refuse de faire. Les collectivités locales ont déjà indiqué qu'elles sont prêtes à investir 50 millions. Restent à trouver 100 millions. Aujourd'hui, la CFTC s'oppose à toute idée de partenariat industriel avec un autre avionneur : c'est à l'Etat français de prendre ses responsabilités en investissant les 100 millions restant. Les déclarations du Premier ministre vont dans le bon sens ; il faut maintenant que le gouvernement affiche sa volonté de mener ce projet à son terme. Dans un second temps, la CFTC n'exclut pas la possibilité de recourir à un partenariat, mais elle estime que ce n'est pas encore d'actualité. Il faut savoir que dans la construction d'un avion, existent des cœurs de métier et que les salariés du site de Méaulte possèdent une réelle maîtrise de la fabrication des pointes avant des Airbus. La CFTC ne souhaite pas non plus voir Airbus subir, à terme, le même sort qu'Eurocopter, issu du rapprochement, en 1990, du Français Division Hélicoptère et de l'Allemand MBB. Au moment de la fusion le premier commercialisait 220 appareils, le second, 12 ; le capital était français à 70% et allemand à 30%. Dix-sept ans plus tard, le capital est détenu à 50% par la France et à 50% par l'Allemagne ; le PDG du groupe est allemand, ainsi que la majeure partie de l'état-major, ce qui n'est pas sans créer un malaise auprès des managers et de l'ensemble des salariés français. Il n'est pas question, pour la CFTC, de verser dans les querelles de clocher, mais nous avons un savoir-faire que nous devons conserver sous peine de voir disparaître tout un pan de notre économie. C'est pour cette raison que la CFTC est bien décidée à tout faire pour maintenir ce site de la Somme dans le giron d'Airbus.

Communiqué du 1er mars 2007.

Repères : Aibus appartient au groupe EADS est contrôlé par un pacte entre actionnaires français et allemands : d'un côté Lagardère (15 %, dont 7,5 % en cours de cession) et l'Etat français (15%) dans la holding Sogeade, de l'autre DaimlerChrysler (15%) et un consortium allemand d'investisseurs (7,5%).