Points de vue sur l'actualité

Le diplôme fait-il la compétence ?

A l'occasion d'un colloque organisé par l'université de Marne La vallée et le Medef, une enquête menée auprès d'une dizaine de DRH de grandes entreprises et de PME a été présentée. Les DRH jugent que les diplômés d'université sont perçus comme " moins adaptables et moins opérationnels " que les diplômés des grandes écoles qui seraient, eux, " plus facilement intégrables dans l'entreprise et ayant une " capacité productive immédiate ". Toujours selon cette enquête, les étudiants des grandes écoles auraient plus d'ambition, seraient capables de " productivité immédiate " et résisteraient mieux au stress. De leur coté, les étudiants d'université feraient preuve de plus d'altruisme et de modestie, et, disposeraient d'une plus grande capacité d'imagination et d'écoute. Philippe Carli, président de Siemens France, reconnaît ainsi que les chefs de services " ont tendance à recruter ceux qui leur ressemblent. Un étudiant en Lettres qui envoi un curriculum-vitae et une lettre de motivation a 90% de chances de n'avoir aucune réponse ou une réponse négative ". Pourtant, pour Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider, l'université a un problème d'image qui est fausse : " les étudiants qui s'en sortent ont une vraie autonomie ". Enfin, " les jeunes subissent les conséquences du dysfonctionnement des relations université-entreprise, mais les entreprises aussi ", affirme Guillaume Duval, rédacteur en chef adjoint d'Alternatives économiques. " Elles recrutent toujours sur le même petit vivier des écoles, peu diversifié socialement et ajoute que les entreprises ont un fantasme : trouver des jeunes immédiatement rentables et opérationnels. Mais si c'était possible, elles n'auraient pas beaucoup d'avenir parce que cela voudrait dire qu'elles n'auraient rien à apprendre et que tout ce qu'elles font pourrait être fait ailleurs ".

C'est dît :L'Ugica-CFTC tient tout d'abord à mettre en garde ses lecteurs des stéréotypes véhiculés par cette enquête. L'autonomie et la capacité de travail tiennent surtout de la personnalité de chaque étudiant, de son vécu, et moins à son " formatage " scolaire. Sous cette réserve. l'Ugica-CFTC estime que ces clichés ne pourront être dépassés qu'en renforçant les liens entre les entreprises et les universités, notamment par l'intermédiaire de stages, à l'image des grandes écoles.