Points de vue sur l'actualité

Benalu : Tollé dans l'aluminium !

Des salariés en grève aux portes d'une nouvelle usine, ce n'est pas courant. C'est pourtant ce qui se passe à Liévin dans le Pas-de-Calais. Benalu, leader en Europe dans la fabrication des véhicules de transport de vrac en aluminium, y regroupe deux de ses usines. Autre paradoxe, depuis sa reprise, la société engrange des bénéfices : plus de trois millions d'euros en 2004, plus de cinq millions en 2005 et près de sept millions en 2006. Sa santé est donc bonne, voire excellente. Qui en récolte les fruits ? " Nous revendiquons la règle des trois tiers : un tiers pour l'entreprise, un tiers pour les actionnaires et un tiers pour les salariés ", explique Michel Feart, délégué syndical CFTC, majoritaire auprès des 315 salariés. Mais dans cette entreprise, le partage des profits n'existe pas. Les plus bas salaires sont au niveau du Smic et quelques rustines au niveau de l'intéressement n'aident pas à motiver les salariés. Michel Feart n'est pas optimiste : " Il y a dix à quinze ans, on pouvait discuter. Aujourd'hui, la direction travaille pour les actionnaires. Leur place dépend du résultat. " Suite aux négociations annuelles obligatoires, quelques débrayages spontanés ont été déclenchés. La CFTC a alors encadré un mouvement qui est parti pour durer. " Je doute que les actionnaires lâchent quelque chose parce que ça donnerait des idées aux 2 500 autres salariés du groupe, abonde Michel Feart, mais c'est devenu une question d'amour propre pour les salariés ". Le délégué syndical va tout mettre en œuvre pour aboutir et éviter un long conflit, mais dénonce le peu de répondant de la direction. " C'est comme ça depuis que l'entreprise est aux mains des financiers ", conclue-t-il.