Points de vue sur l'actualité

Normes fondamentales du travail : respectées en droit, pas toujours en fait

En matière de libertés syndicales, de négociation collective, d'égalité - notamment de rémunération entre hommes et femmes - de travail des enfants ou de travail forcé, la loi est encore loin d'être respectée dans les Vingt-sept Etats membres de l'Union européenne, souligne un rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI). Pourtant les huit conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les normes fondamentales du travail ont été ratifiées par tous, à l'exception de l'Estonie et de la République tchèque. Si, en pratique, les droits syndicaux sont respectés dans la majorité des Etats membres, la CSI déplore des " problèmes les plus flagrants " en Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie, mais aussi en Allemagne où les fonctionnaires n'ont pas le droit de faire grève. Concernant l'égalité hommes-femmes, le rapport constate une grande différence dans tous les Etats membres, où les femmes gagnent jusqu'à 40% de moins que leurs collègues hommes et sont victimes d'un taux de chômage plus élevé. La discrimination économique contre les femmes est aiguë dans certains pays d'Europe orientale, où les écarts salariaux dans le secteur public sont souvent supérieurs à ceux du privé. Le rapport évoque aussi le problème du harcèlement sexuel très étendu en Hongrie, par exemple, où les femmes le tolèrent " dans la pratique, par crainte du chômage ". La CSI souligne la discrimination contre les minorités ethniques, le travail des enfants qui est une réalité dans presque tous les Etats membres, et des violations de l'âge légal minimum pour travailler ont été constatées, au-delà de l'économie informelle, agricole ou familiale, en Bulgarie, Pologne, Roumanie, Italie et Portugal. (Avec l'afp)