Points de vue sur l'actualité

Crash social chez Airbus : 10 000 postes supprimés

Alors que la direction d'Airbus avait prévu de présenter, le 21 février dernier, en comité de groupe européen les modalités du plan de restructuration baptisé " Power 8*, le désaccord entre les partenaires européens de l'avionneur (la société compte 55 000 salariés en Europe répartis en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne), a entraîné le report sine die de l'annonce. Une marche arrière - faute d'accord sur la répartition industrielle du futur long-courrier A350 - aurait de toutes manières dû être faite. Le 10 octobre 2006, Louis Gallois, nouveau président d'Airbus, avait annoncé le début immédiat du plan de restructuration. Contrairement à l'A380, sa figure de proue, il n'avait à cette époque pas pris de retard. Et les représentants CFTC chez Airbus nous avaient fait part de leurs inquiétudes. La Fédération CFTC de la Métallurgie avait, elle, rappelé aux pouvoirs publics français, dans un communiqué du 7 février, qu'en tant qu'actionnaires du groupe EADS, ils devaient assumer leurs responsabilités. La première, c'est bien sûr la préservation de l'industrie créatrice d'emplois et facteur d'innovation pour notre pays, mais aussi dans toute l'Europe ; c'est ensuite la garantie des équilibres entre les différents partenaires d'Airbus. Après l'annonce du report du comité de groupe, les chiffres les plus effrayants ont été colportés : 10 000 à 20 000 suppressions de postes. La tension est dès lors montée d'un cran entre Français et Allemands, et notamment après la confirmation par le Premier ministre français d'une suppression de 10 000 emplois chez l'avionneur en demandant à Louis Gallois qu'il n'y ait pas de licenciement sec. Et Thierry Breton, ministre de l'Economie, d'ajouter " Ce plan, difficile mais nécessaire, doit toutefois être mis en œuvre dans l'équité sur tous les sites, avec la seule ambition de faire en sorte qu'Airbus redevienne très vite la première entreprise aéronautique mondiale ".