Points de vue sur l'actualité

CPE : un an après...

A l'origine de cette mobilisation, un sentiment très profond, que la CFTC avait pour sa part identifié depuis des années : le rejet de la précarité.

A la mi-janvier 2006 Dominique De Villepin annonçait son projet de Contrat premières embauches (CPE). Le 9 février, les députés adoptaient en urgence le texte instaurant ce nouveau type de contrat, provoquant la colère des étudiants et des syndicats. La première manifestation, organisée pendant les vacances scolaires, ne rassemblait pas plus de quatre cent mille manifestants dans toute la France. Mais le 28 mars puis le 4 avril, trois millions de manifestants défilaient.

A l'origine de cette mobilisation, un sentiment très profond, que la CFTC avait, pour sa part, identifié depuis des années : le rejet de la précarité. Le Premier ministre n'avait-il pas prévenu qu'il allait ensuite s'attaquer à une " réforme globale du contrat de travail " ?

Que s'est-il passé depuis un an ? La loi sur la modernisation du dialogue social a été votée, qui devrait nous permettre à l'avenir d'éviter de nouvelles mésaventures comme celle du CPE. Le débat social a avancé lui aussi. Le Premier ministre n'a-t-il pas annoncé que le Contrat nouvelles embauches (CNE) lui-même allait être " amélioré ", en ouvrant le droit pour les titulaires d'un CNE à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat ? C'est bien sûr insuffisant. Et la CFTC réclame de revenir sur l'absence de justification de la rupture du contrat.

Enfin, un an après, presque jour pour jour, les partenaires sociaux sont réunis à la table des négociations pour plancher sur la sécurisation des parcours professionnels, le contrat de travail, et l'Assurance-chômage. Plus nous avançons sur ces sujets, plus nous sommes convaincus qu'ils sont indissolublement liés. Le patronat veut-il moins de contentieux et plus de sécurité juridique pour lui-même ? Les salariés eux aussi veulent plus de sécurité !