Points de vue sur l'actualité

L'inutilité du CNE : 5% des intentions d'embauche

Pourquoi le ministère de l'Emploi (Dares) est-il prudent sur l'évaluation du contrat nouvelles embauches (CNE) plus de dix-huit mois après son lancement ? L'étude que la Dares vient de publier conclut que " le CNE favorise les embauches " mais que " l'enquête ne permet pas d'en mesurer précisément les effets nets sur l'emploi ". Au bout d'un an, la moitié des salariés embauchés en CNE ne travaillent plus dans l'entreprise qui les avait embauchés. Les autres sont toujours en période d'essai (la quasi-totalité est maintenue en CNE) pour un an encore car, rappelons-le, le CNE est un contrat à durée indéterminée avec deux ans de période d'essai, réservé aux entreprises de moins de 20 salariés. Prudent, le ministère ne publie aucune statistique sur le nombre de postes en CNE : te nombre d'intentions d'embauche est estimé chaque mois à partir des déclarations aux Urssaf. Le CNE est surtout recherché par des employeurs du BTP, de l'industrie, du commerce (garages automobiles, grossistes, etc) ainsi que dans les services aux particuliers (coiffure, esthétique...). Il faut dire que seuls 8% des chefs d'entreprise interrogés ayant embauché en CNE en mai 2006 déclarent qu'ils n'auraient pas embauché sur le poste de travail si le CNE n'avait pas existé. Selon des données corrigées des variations saisonnières, le CNE plafonne depuis septembre dernier à 5 % des intentions d'embauche d'entre elles. Un chiffre qui rejoint celui du cabinet Fiducial, proche des TPE et selon lequel seulement 6% des employeurs n'auraient pas embauché sans ce contrat. Vous avez dit " succès " ?