Points de vue sur l'actualité

Famille, je vous aime

La CFTC s'est trop battue pour une politique qui commence seulement à produire ses fruits pour vouloir s'arrêter en si bon chemin.

Tout le monde s'en félicite aujourd'hui, la France est devenue championne en Europe de la natalité, l'Irlande mise à part. Tout le monde le reconnaît aussi : ce bon score de deux enfants par femme est lié à la politique familiale française. Il est aussi lié à ces outils pour lesquels la CFTC s'est tant battue et qu'elle a été longtemps seule à défendre : les allocations familiales, le congé parental, les propositions de crèches et d'assistantes maternelles, pour ne citer que ces exemples. En effet, là où les femmes doivent choisir entre le fait d'avoir des enfants et celui de travailler, elles sont conduites bien souvent à renoncer à la maternité.

N'y aurait-il donc plus rien à demander en faveur des salariés et de leur famille ? Si, bien sûr. D'abord parce que la prise en charge du coût d'un enfant par la communauté a chuté dans le même temps. Résultat : il y a beaucoup plus de pauvres parmi les familles nombreuses que dans les foyers sans enfants. La récente réforme fiscale n'a sans doute rien arrangé, en faisant payer les politiques de solidarité par ces classes dites " moyennes " au bénéfice des tranches plus aisées.

D'autre part, le bon résultat actuel ne suffit pas à assurer le renouvellement des générations. Même un taux à 2,1 enfants par femme, qui assurerait ce renouvellement, serait d'ailleurs peu de choses face au défi du financement des retraites joint à celui de la prise en charge des personnes dépendantes. La CFTC s'est trop battue pour une politique qui commence seulement à produire ses fruits pour vouloir s'arrêter en si bon chemin. Continuons au contraire nos efforts, notamment pour redresser le pouvoir d'achat des familles. Car ce que nous avions toujours dit se vérifie aujourd'hui : en matière de politique familiale, le retour sur investissement est toujours garanti.