Points de vue sur l'actualité

Les cols blancs de Renault pourront travailler à leur domicile

La CFTC chez Renault a signé, le 22 janvier dernier, un accord fixant un cadre au télétravail à domicile pour ses " cols blancs ". Quelque 2 800 ingénieurs, cadres et ETAM sont concernés, soit plus de la moitié du personnel du constructeur (44 000 salariés en France). Concrètement, l'accord vise ta réalisation d'une partie de l'activité du salarié à son domicile, soit pendant au moins deux jours et au maximum quatre par semaine, au moyen d'outils informatique et de communication mis à disposition. En conséquence, le cadre devra être physiquement présent au moins un jour par semaine sur son lieu habituel de travail. Cette modalité spécifique de travail à distance, appelée " télétravail " (le travail nomade n'est pas abordé dans l'accord), repose sur la base du strict volontariat du salarié. Pour ce faire, un avenant au contrat de travail est signé par les deux parties. Dans cet avenant sont également précisées les plages horaires de télétravail. Le respect de la vie privée du salarié et de ses temps de vie professionnelle et familiale est ainsi pris en compte (art. 6 de l'accord) évitant la désagréable sensation d'être joignable à tout moment. L'accord prévoit une période de transition de trois mois durant laquelle chacune des parties pourra renoncer au télétravail, moyennant un délai de prévenance de quinze jours. Hors de cette période, la réversibilité est possible moyennant un délai de prévenance d'un mois. Le télétravailleur conserve, de plus, ses droits individuels (formation, déroulement de carrière...) et collectifs (accès à l'intranet syndical...). Enfin, l'équipement nécessaire à l'activité à domicile (ordinateur portable, ligne ADSL, siège ergonomique) est pris en charge par l'entreprise. A sa demande, un ergonome peut même être appelé à vérifier la bonne installation à son domicile du télétravailleur.

C'est dit et de manière unanime :Cet accord, négocié conformément à l'accord européen sur le télétravail du 7 août 2002 et à l'accord national interprofessionnel du 15 novembre 2005, emporte l'adhésion de l'Ugica-CFTC. Lionel Hein, délégué syndical central CFTC chez Renault et négociateur de l'accord et Jean-Pierre Koechlin, en charge de la question du télétravail à la Confédération partagent la même opinion. Le négociateur met en évidence deux points innovants : le télétravail reste un mode de travail choisi par le salarié - car il repose sur le volontariat - qui peut revenir sur son choix sans conséquence via la clause de réversibilité. Il souligne toutefois que l'accord s'insère dans la nouvelle politique de réduction des coûts du constructeur et n'est pas motivé que par le bien être au travail choisi par ses cadres.