Points de vue sur l'actualité

Tensions accrues entre offres et demandes d'emploi

La France a connu une hausse des offres d'emplois au troisième trimestre 2006, alors que les inscriptions à l'ANPE diminuaient, ce qui a suscité de nouvelles difficultés de recrutement, indique une étude du ministère de l'Emploi (Dares) parue la semaine dernière (*). Les tensions sur le marché du travail -nées d'un surplus d'offres comparées aux demandes d'embauche - progressent depuis fin 2003. Elles concernent notamment les ouvriers qualifiés (BTP...), les techniciens de la maintenance, les ouvriers de la réparation automobile, précise l'étude. Mais il s'agit majoritairement d'emplois précaires peut-on lire entre les lignes de l'étude qui constate froidement que " la part des offres sur contrat de plus de six mois a diminué ce trimestre alors qu'elle augmentait depuis un an et demi. " Le taux d'écoulement des demandes d'emploi, actuellement élevé, a cependant diminué. Comme La Lettre confédérale s'en est souvent fait l'écho, le chômage baisse peu et mal. La part des offres d'embauche de plus de six mois tout type de contrat confondu a lui aussi diminué au troisième trimestre dans tous les secteurs d'activités. Enfin, l'étude souligne qu'un taux de chômage élevé peut aller de pair avec une forte augmentation des tensions sur le marché du travail, comme dans le Nord. Et qu'à l'inverse, les tensions peuvent diminuer là où le taux de chômage est faible comme en Bretagne ! Tout dépend des domaines professionnels concernés. Reste que ce type d'enquête permet d'identifier les secteurs qui recrutent : quatre sur vingt-deux connaissent des tensions élevées : l'hôtellerie, la restauration et l'alimentation, la banque et les assurances, l'informatique, la santé et l'action sociale.

Décryptage :Comment expliquer ces difficultés de recrutement ? Les raisons varient selon les secteurs d'activité. Le BTP et l'Hôtellerie-restauration, par exemple, peinent à recruter parce qu'ils souffrent d'une faible attractivité : les conditions de travail y sont réputées difficiles et les emplois mal payés. Dans l'informatique, l'action sociale, la banque et l'assurance, des secteurs " attractifs ", le déficit entre l'offre et la demande d'emplois s'explique davantage par la difficulté de trouver du personnel hautement qualifié.

(*) Les tensions sur le marché du travail au troisième trimestre 2006. Première information et synthèse n° 062, février 2007 (DARES)