Points de vue sur l'actualité

Formation Professionnelle continue : un marché florissant pour les sectes aussi

« La formation professionnelle ne se résume plus à la préparation à un métier spécifique, elle englobe désormais des critères d'épanouissement personnel, qui en font un terrain propice à l'activité des sectes ", met en garde la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), dans son quatrième rapport annuel (*). La formation professionnelle tout au long de la vie qui constitue une obligation nationale crée des flux de près de 23 milliards d'euros. Cette manne financière attire inévitablement les sectes, certains groupes ou réseaux bien organisés qui détournent le champ de la formation continue de ses objectifs premiers. Les modules, ateliers ou techniques en développement personnel proposées par les centres de bilans de compétences et de formation professionnelle peuvent être infiltrées par des sectes. Pour Olivier Gourlé, secrétaire confédéral en charge de la question, la CFTC est pleinement consciente du problème. " Mais, concrètement, la question soulève des problèmes juridiques liés à la difficulté d'apporter la charge de la preuve et à la non possibilité pour un organisme gestionnaire de fonds de bloquer l'accès à un centre de formation, même potentiellement identifié comme sectaire. " Si le marché de la formation est libre et ouvert à toute personne morale quel que soit son statut juridique, la Miviludes rappelle, que les prestataires de formation sont néanmoins soumis à des obligations (suivi pédagogique et financier de leur activité, contractualisation, information, déclarations comptables spécifiques). " Ce sont sur ces points précis que notre action peut être véritablement efficace, renchérit Olivier Gourlé. A nous, administrateurs CFTC d'organismes gestionnaires de fonds de formation (OPCA, Fongecif), d'impulser des démarches de qualité et d'offrir des prestations sécurisées. Il s'agit notamment de veiller scrupuleusement au respect de ces obligations, de nouer des partenariats, des conventions... " Aux délégués syndicaux ou représentants CFTC également d'informer les salariés et leur DRH.

Service public : Dès 2000, le ministère de l'Emploi demandait à ses services une grande vigilance sur des pratiques induisant des dérives sectaires(1), rappelle la Miviludes. La circulaire(2) relative aux dérives sectaires rappelle d'une part les règles qui s'imposent aux agents publics au sein du service et, d'autre part, les règles qui encadrent l'action de l'administration dans l'exécution de ses missions auprès du public.

(1). DGAS n 2000/501 du 3 octobre 2000
(2) DGAS n 2A/2O26/241 du 1er juin 2006

Le rapport 2006 de la Miviludes en version pdf est disponible sur le site www. Miviludes.gouv.fr.