Points de vue sur l'actualité

De l'oxygène, oui, mais pour tout le monde !

De l'oxygène aussi pour les salariés de ces entreprises en voie de délocalisation.

Il ne doit y avoir d'autre priorité économique et sociale que la réduction rapide et significative du chômage ". Personne ne saurait contredire une telle affirmation, que l'on doit à Laurence Parisot, lors de son assemblée générale le 25 janvier dernier. Seulement voilà : le patronat a toujours eu le génie de présenter ses propres revendications comme LA solution au chômage. Hier, il s'agissait de baisser les charges sociales, rendues responsables d'un coût du travail trop élevé. Les charges en question ont été considérablement baissées et cela n'a pas fait significativement baisser le chômage. Il faut donc trouver autre chose. Aujourd'hui, c'est donc " de l'air " que demande la présidente du Medef, car seule, dit-elle, la souplesse permet la création d'emploi.

A cela, nous répondons : " de l'oxygène, oui, mais pour tout le monde ! " De l'oxygène aussi pour les salariés de ces entreprises en voie de délocalisation qui ont choisi des actions " coup de poing " pour se faire entendre des médias. Dans leur détresse, ils ont su, cependant, résister à la tentation de la politique du pire, parce qu'elle ne permet pas de sortir de l'impasse.

Le Medef doit donc comprendre une chose, s'il veut effectivement réconcilier l'entreprise avec l'opinion publique : c'est que, à la souplesse qu'il réclame, doivent correspondre des protections à négocier entre les partenaires sociaux mais après que la loi a fixé un minimum de garanties. Nous ne pouvons être d'accord avec un patronat qui souhaite que tout se joue depuis l'entreprise et qui fustige la loi quand, par ailleurs, beaucoup de ses représentants refusent toute présence syndicale dans l'entreprise. La démagogie, tout le monde sait faire. Mais, à la CFTC, nous la refusons.