Points de vue sur l'actualitéVers un nouveau SMIC ? La dignité des travailleurs l'exigeQuatorze questions sur les parcours professionnels, la lutte contre la précarité, les jeunes, la santé, les retraites, le logement ou l'Europe ont été adressés par la CFTC aux candidats déclarés à la présidentielle. Le plein emploi et la cohésion sociale demeurent pour la CFTC, la priorité du prochain quinquennat. Elle invite ainsi le nouveau gouvernement issu des élections à mettre en chantier la définition d'un nouveau Smic. Il devra, pour ce faire, revoir les critères de détermination du Smic pour tenir compte, notamment, du prix des produits de très grande consommation et de première nécessité. Une récente enquête* montre que le coût de la vie quotidienne des familles aurait augmenté de 5,2% en 2006. Il faudra également tenir compte de la spéculation immobilière qui durcit les conditions d'accès au logement et relègue de plus en plus de salariés dans des régions très éloignées de leur lieu de travail, alourdissant leur budget transport et augmentant leur fatigue physique. Cette redéfinition doit, par ailleurs, s'accompagner d'une relance de la politique salariale. Son atonie actuelle masque tout à la fois une augmentation massive du nombre de smicards et un tassement de la hiérarchie des salaires. Une réflexion approfondie sur les pseudo-politiques de redistribution que sont la prime pour l'emploi, les allègements de la part patronale des cotisations sociales sur les bas salaires, l'épargne salariale qui se substitue, progressivement aux augmentations de salaires... se révèle tout aussi nécessaire. Elles reviennent, en effet, la plupart du temps, à faire financer par la collectivité un niveau de revenu décent systématiquement refusé par le patronat au nom de la compétition internationale. Pour les neuf millions de personnes qui perçoivent, par exemple, la prime pour l'emploi, ce coup de pouce constitue un apport financier quasiment vital. Il n'en reste pas moins vrai qu'il s'agit là, d'une sorte d'expédient qui pousse à la pérennisation d'une politique de bas et très bas salaires à l'origine de la paupérisation des salariés. Reconnaissons-le ! C'est dit :Pour la CFTC, la mise en place d'un salaire de dignité poursuit le double objectif de replacer l'homme - quels que soient ses capacités et ses talents - au cœur des processus économiques et de lui permettre d'apporter sa contribution à la construction de la société. En ne répondant pas à cette priorité incontournable, nos politiques prendraient la lourde responsabilité de livrer la France aux extrémistes de tout bord. |