Points de vue sur l'actualité

Rapport du COR : 2008, l'année des retraites

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a remis la semaine dernière au Premier ministre un rapport sur " les questions et orientations pour 2008 ", année durant laquelle le futur gouvernement devra faire le bilan de la réforme de 2003, notamment sur la durée de cotisation. Pour le COR, la situation financière de la branche retraite de la Sécurité sociale est " plus dégradée que prévu ". En cause : les effets toujours plus importants du vieillissement de la population et le succès d'une juste disposition de la réforme de 2003 qui permet des départs anticipés pour les salariés ayant commencé à travailler jeune. Mais le COR pointe également la rigueur salariale et la persistance du taux de chômage élevé. Le besoin de financement du système de retraites en 2050 serait compris entre 2 et 5% du PIB, soit entre 30 et 80 milliards d'euros. Parmi les pistes de redressement des comptes des retraites, le COR juge " stratégique " une amélioration du taux d'emploi des seniors (pour aller plus loin que le plan d'action actuel pour l'emploi des seniors). Il met par ailleurs en garde le gouvernement contre une revalorisation prochaine du montant des pensions indexée sur l'évolution des salaires, et non plus sur les prix. Le COR plaide cependant pour une amélioration de l'égalité de traitement. Il dénonce les écarts de salaires hommes-femmes, liés à des " salaires féminins plus faibles, des carrières féminines plus courtes et le temps partiel imposé, générant des pensions inférieures ". Et propose que les interruptions de carrière des femmes soient mieux indemnisées tout en améliorant l'accueil des jeunes enfants. Enfin, le COR se penche sur les régimes spéciaux. Le Conseil propose plusieurs pistes de réforme comme l'allongement des durées d'activité, l'adossement au régime général de la Sécurité sociale et l'harmonisation des pensions. L'année 2008 sera-t-elle celle d'une nouvelle réforme des retraites ?

Des régimes spéciaux : la réforme des retraites de 2003 a déjà rapproché les règles de fonctionnement des régimes de fonctionnaires (civils et militaires pour l'État, personnel des collectivités territoriales et hôpitaux) de celle du régime général des salariés du privé, s'agissant des durées de cotisation et des règles d'indexation des pensions. Mais la loi Fillon n'a pas traité la situation des régimes spéciaux d'EDF-GDF, de la SNCF, de la RATP, de la Banque de France, des marins, des mineurs, des clercs et des employés de notaires).

Lire la réaction de la CFTC « Des efforts oui mais mieux partagés ! » à la remise du rapport du COR sur http://fgfcftcmipy.free.fr/