Points de vue sur l'actualité

Une priorité nationale : le soutien à l'emploi des jeunes

Le rapport du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) a pointé, à juste titre, le scandale que représente la situation de ces 190 000 jeunes sans qualification. Il y aurait beaucoup à dire sur cette question qui est comme le symptôme le plus aigu de dysfonctionnements plus globaux. La CFTC le répète, le lancement d'un chantier sur l'emploi des jeunes doit être mené. Aujourd'hui, nous sommes dans l'urgence ; il nous faut répondre au signal d'alarme lancé par le Cerc et au diagnostic du Centre d'analyse stratégique. La CFTC a proposé, lors de la conférence sur l'emploi et les revenus du 14 décembre dernier, qu'il soit donné à ces jeunes une seconde chance sous forme d'un chèque formation inversement proportionnel aux années d'études réalisées et abondé tout au long de la vie professionnelle. C'est l'amorce de notre idée de chèque formation universel. Nous proposons de le réserver pour l'instant à ce public pour lequel il serait particulièrement nécessaire. Beaucoup de ces jeunes, sortant du système scolaire sans qualification, ne sont pas de surcroît identifiés à l'entrée de leur vie active. Il faut, pour permettre une meilleure identification, renforcer les liens entre l'Éducation nationale et les organismes de placement (Agence nationale pour l'emploi, missions locales...) afin que ces jeunes puissent entrer dans un dispositif d'insertion. Il conviendrait notamment que les Missions générales d'insertion des jeunes de l'Éducation nationale fournissent, de manière systématique, aux missions locales et aux Permanence d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) de leur secteur géographique, les coordonnées des jeunes concernés. Cette démarche permettrait à ces structures de contacter individuellement chaque jeune afin de construire avec lui un parcours professionnel ; et d'éviter toute période de latence qui engendrerait un découragement au tout début de leur entrée dans la vie active. Enfin, il s'agirait de permettre aux jeunes intéressés de bénéficier d'une période de formation en alternance d'une année.