Points de vue sur l'actualité

Rendre un peu de fluidité dans le parc social

La hausse des prix de l'immobilier - à la location ou à l'achat - a fait grimper le coût du logement des ménages qui augmente beaucoup plus vite que les salaires. La politique du logement doit donc à la fois poursuivre la construction de logements sociaux et améliorer les aides à l'accession sociale à la propriété. Le gouvernement amplifie sa politique de logements sociaux. Certes, des efforts sont faits dans le domaine de la construction de logements, pour rattraper le retard accumulé depuis de nombreuses années. Il faut les poursuivre. La CFTC a demandé également lors de la conférence sur l'emploi et les revenus du 14 décembre dernier à ce que soient revalorisés les plafonds de ressources pour l'accès à l'aide personnalisée au logement (APL). L'absence de revalorisation élimine, en effet, chaque année des dizaines de milliers de salariés. L'effet inflationniste possible d'une telle revalorisation sur le prix des loyers étant connu, la CFTC rappelle également sa demande d'une régulation plus efficace du prix des loyers. Elle demande aussi la révision de la durée des garanties locatives. En parallèle, la CFTC préconise l'amélioration du système des aides à l'accession sociale à la propriété, les plafonds de ressources des prêts à taux zéro étant trop bas pour beaucoup de salariés, et les aides du 1 % Logement étant insuffisantes. Ces aides permettraient de rendre un peu de fluidité dans le parc social. Cette fluidité est la condition sine qua non pour que chaque catégorie sociale puisse disposer d'un logement qui lui soit accessible. La création d'un grand service public de l'Habitat mettrait en synergie les différents acteurs du logement, de l'hébergement, de la Ville avec une déclinaison régionale : ce service fonctionnerait aussi comme un observatoire, car les besoins en logement, les populations en difficulté, les évolutions locales sont mal connues, et cette ignorance est en grande partie responsable des dysfonctionnements dont souffrent aujourd'hui beaucoup de nos concitoyens.

Taux d'effort :" Les dépenses de logement sont fortement hétérogènes selon les différentes catégories de ménages. [...] Certaines catégories de ménages apparaissent (en effet) de plus en plus contraintes par le coût du logement : les plus pauvres, les jeunes, les familles monoparentales et les Parisiens ", souligne le Centre d'analyse stratégique (in La Note de veille, Centre d'analyse stratégique, n°38, 11 décembre 2006).