Points de vue sur l'actualité

Relancer les salaires, c'est possible

Si la faiblesse de la progression des salaires semble bien être un fait constaté aussi chez un certain nombre de nos voisins européens, les études le montrent, il y a un problème salarial spécifiquement français. De même, en dépit de la loi, l'écart de salaire constaté entre les hommes et les femmes reste conséquent. Les propositions de la CFTC qui ont été exposées lors de la conférence de l'emploi et des revenus du 14 décembre dernier s'attachent à une relance des salaires qui nous parait de l'ordre du possible. Elle reprend notamment sa demande d'instaurer une obligation annuelle de négocier sur les salaires dans les fonctions publiques (d'État, territoriale et hospitalière). Cette obligation existant dans le secteur privé, la CFTC considère que prévoir son extension dans les fonctions publiques répond à un impératif de justice. Dans le secteur privé, il s'agit de poursuivre la démarche déjà engagée par le gouvernement, en incitant les branches à aligner leurs minima conventionnels sur le Smic. Ces négociations doivent également chercher à remédier au tassement de l'éventail des salaires constaté dans bien des secteurs et à s'intéresser à l'évolution des grilles. La CFTC demande également la pérennisation du dispositif de suivi mis en place par Gérard Larcher, ministre délégué au Travail. Concernant les évolutions des rémunérations, il faut noter que des éléments autres que le salaire, notamment l'épargne salariale, accentuent les inégalités entre les salariés. Les salariés des petites entreprises sont le plus souvent dépourvus de dispositif d'épargne salariale (la loi sur la participation ne contraignant pas les entreprises de moins de cinquante salariés à en disposer). La CFTC demande que toutes les entreprises soient soumises à l'obligation de faire participer leurs salariés aux résultats financiers dégagés ; elle regrette que le projet de loi sur la participation n'ait pas permis d'avancer sur ce point.

Salaires dans l'Union européenne (UE): repères : La France, avec 29 609 euros bruts annuels moyens, arrivent en queue de peloton européen (chiffres dans l'industrie et les services en 2004, Eurostat). A titre de comparaison : le Royaume-Uni, par exemple, affiche 41 253 euros bruts annuels moyens, l'Allemagne : 40 954 euros, la Belgique : 34 643 euros, Le Danemark, lui, 44 692 euros ou encore l'Espagne : 19 828 euros.