Points de vue sur l'actualité

Aussi efficace et moins coûteux

Pour répondre au problème du chômage, le gouvernement a notamment poussé l'Unedic à passer des contrats avec des prestataires privés pour le placement de demandeurs d'emploi. L'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) semble s'attirer les critiques des " habituels blasés " d'un service public dont ils profitent comme tout un chacun. Pourtant, selon une de ses propres enquêtes portant sur la période de mai à septembre 2005, les niveaux d'efficacité sont très proches de ceux des opérateurs privés : à neuf mois, 55% pour les prestataires, 43% pour l'ANPE, et à six mois, 41% pour les prestataires, 34% pour l'ANPE. Si l'efficacité est comparable, les coûts ne le sont pas. Selon l'ANPE, un accompagnement spécifique - non automatique - coûte en moyenne de 690 à 760 euros à l'ANPE, contre 2 300 à 5 000 euros en moyenne pour les opérateurs privés. Pour Laurent Bernard, secrétaire général adjoint du syndicat ANPE Snap-CFTC, les chiffres reflètent la réalité du terrain avec nuance cependant : " l'accompagnement fait par les agents de l'ANPE est humain, celui des opérateurs privés, mercantile ". En effet, là où l'ANPE peut accompagner tout demandeur d'emploi qui le souhaite, les prestataires ne prennent en charge que les chômeurs indemnisés et proches de l'emploi. " Les fonds utilisés par les opérateurs privés auraient pu être injectés dans le budget de l'ANPE pour nous permettre de suivre encore plus de chômeurs ", regrette Laurent Bernard. Et d'ajouter : " on peut multiplier les opérateurs, ça n'augmentera pas le nombre d'emplois. "Alors pourquoi tirer sur la voiture balai lorsque le peloton ralentit ?