Points de vue sur l'actualité

Des ressources peu élevées et des inégalités qui se creusent

Remis le 17 novembre au Premier ministre, le rapport du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) fait le point sur l'évolution des revenus entre 1993 et 2005. Il souligne le creusement des inégalités liées au sous-emploi. Le Cerc indique ainsi que " l'emploi instable (alternance de chômage, intérim, contrats courts et de temps partiel) est l'une des principales causes de la croissance des inégalités de revenus en France " : les salariés les moins bien payés n'occupent un emploi que treize semaines dans l'année en moyenne contre 51 semaines pour les salariés les mieux payés. Dans le détail, le rapport note que la moitié de la population habitant en France métropolitaine dispose d'un niveau de vie monétaire inférieur à 1 315 euros par mois pour une personne seule, ou 1 972 pour un couple. La moyenne des salaires annuels des 10% des Français les moins payés (845 euros) est 54 fois plus faible que la moyenne des salaires des 10% les mieux payés (45 507 euros). Côté minima sociaux, 622 000 personnes âgées perçoivent le minimum vieillesse, qui est de 610 euros pour une personne seule et de 1 095 euros pour un couple. Le RMI représente moins de 35% du Smic à temps plein pour une personne seule et moins de 52% pour un couple. Les inégalités économiques et sociales recouvrent de plus des disparités géographiques. Le taux de chômage en zone urbaine sensible (ZUS) (près de 21% en 2004), représente près du double de celui des centres villes. Le taux d'élèves issus de familles défavorisées est de 64% en ZUS contre 43 % hors ZUS. L'éloignement du lieu de travail a des conséquences importantes sur le revenu. En Ile-de-France, le coût des déplacements habituels d'une famille absorbe en moyenne 25% du budget des ménages et annule les économies de logement réalisé avec un loyer moins élevé qu'en centre-ville. Gageons, comme le rappelle notre secrétaire général dans son éditorial, que l'appel pressant adressé par le Cerc donnera un écho supplémentaire aux diverses propositions de la CFTC lors de la Conférence sur l'emploi et les revenus qui se tiendra le 14 décembre prochain entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

Questions aux candidats à la présidentielle :Les principales conclusions du rapport du Cerc sur la conciliation entre flexibilité et sécurité ainsi que celles sur l'indemnisation des périodes de non-travail reprennent pour beaucoup les thèmes développés depuis deux ans, dans le Statut du Travailleur de la CFTC. Ces thèmes serviront de base aux questions que la CFTC a l'intention de poser aux candidats à la Présidentielle, début janvier, des questions actuellement élaborées en Bureau confédéral pour être ensuite soumises au mouvement.