Points de vue sur l'actualité

Libération perd son souffle ?

Le 20 novembre, les salariés du quotidien Libération, groupés sous une Société civile des personnels de Libération (SCPL), se prononceront pour ou contre l'arrivée de Laurent Joffrin à la tête du journal en passe de déposer son bilan. " Discuter d'un projet rédactionnel conçu en toute indépendance ", assure Laurent Joffrin, actuel directeur de la rédaction du Nouvel observateur. Édouard De Rothschild, se félicitant de cette candidature, les salariés craignent pour leurs emplois. En effet les deux principaux actionnaires, Édouard De Rothschild et la Société civile des personnels de Libération qui détient, 18,4% des parts, s'affrontent sur les moyens de sauver le journal, quelques semaines avant de devoir déposer le bilan. Cette éventualité fait suite à deux mois de débat et d'opposition. La SCPL, qui dispose d'un droit de veto au conseil d'administration, s'est d'ores et déjà opposée au plan d'Édouard De Rothschild qui prévoyait entre autres, une limite au droit de veto de la SCPL et surtout un plan de réduction des emplois de 90 postes sur un total de 280. " Nous sommes prêts à déclencher un conflit majeur ", ont affirmé les salariés, attachés au journal et à sa résonnance historique. La liberté d'expression des journalistes tendrait de plus en plus à disparaître au profit d'une gestion plus comptable que rédactionnelle. " Le pluralisme de la presse est en péril, l'arrêt du quotidien serait une grande perte pour l'information française ", affirme Dolores Aloia, membre du bureau du syndicat chrétien des journalistes, affilié à la CFTC.