Points de vue sur l'actualité

Les 118 appellent le 18

L'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep) vient de chiffrer " la tourmente ", selon les termes de la presse spécialisée, qui frappe les services de renseignements téléphoniques. Un an après l'ouverture à la concurrence, le bilan est en effet plus que mitigé tant au niveau du succès des opérateurs, qu'au niveau de la qualité et du nombre d'emplois créés. " Par rapport à 2005, le volume journalier d'appels vers les services de renseignements recule de 27% au 2ème trimestre 2006 ", note le dernier observatoire des marchés de l'Arcep. Quatre opérateurs sur la vingtaine présents au départ tireraient leur épingle du jeu : Le Numéro, Orange, Télégate et Pages Jaunes. Bon nombre d'autres auraient tout simplement raccroché ou sont en passe de le faire, les bénéfices étant moindres que ceux escomptés. Dernier en date, le 118 de Free à la suite d'une décision de justice. Côté opérateur historique, 2 600 employés assuraient le rendement du " 12 " en novembre 2005. Aujourd'hui, la situation est critique, même si France Télécom est le seul opérateur de renseignements qui ne fait pas appel à des prestataires. La suppression du numéro universel par les numéros commençant par 118, la baisse du chiffre d'affaires de l'opérateur historique face au matraquage publicitaire des nouveaux concurrents et surtout la perte de son activité de sous-traitant pour son ex filiale Pages Jaunes rendent le contexte social difficile : fermeture de centres d'appels de Langon ou Vichy qui employaient 1 460 salariés à l'avenir aujourd'hui incertain. Même constat pour les concurrents, malgré les promesses d'embauches effectuées suite à la libéralisation, certains ont installé leur centre d'appel en Afrique du Nord. La crise du secteur n'en est qu'à ses débuts : le marché devrait passer de 240 millions d'appels en 2005 à 170 millions en 2006. Et en Grande-Bretagne, l'expérience s'est traduite par des prix en hausse, des investissements perdus, des actionnaires floués et des suppressions massives d'emplois.

C'est dit :La CFTC s'inquiète des libéralisations sauvages et de leurs conséquences sur l'emploi. Elle préconise une régulation responsable économiquement et socialement car elle estime que la contrainte de régulation est désormais supérieure à la contrainte de marché.