Points de vue sur l'actualitéNouvel échec dans l'Union européenneLa possibilité ou non pour un dirigeant d'entreprise de pouvoir déroger, au cas par cas avec chaque employé, à la législation européenne qui fixe le temps de travail maximum à 48 heures par semaine dans l'Union européenne, figurait au coeur du Conseil européen du Travail et des Affaires sociales le 7 novembre dernier. Deux camps s'affrontaient : l'un, emmené par le Royaume-Uni, favorable au maintien des règles de dérogation, au nom de la liberté d'entreprendre et de la compétitivité économique ; l'autre conduit par la France qui souhaite la suppression progressive, en dix ans, des dérogations, au nom de la protection des travailleurs. Ce duel était arbitré par la Finlande - qui assure la présidence tournante de l'UE jusqu'à la fin de l'année -qui proposait de rendre moins attractives les dérogations en annualisant les 48 heures. Personne ne l'a emporté, la réunion s'étant terminée par un constat de désaccord. Le sujet, en débat depuis deux ans, risque de ne pas resurgir avant la présidence portugaise au cours du second semestre 2007, la présidence allemande (de janvier à juin 2007) ayant déjà annoncé qu'elle ne reviendrait pas dessus. Enfin, la Commission, à l'origine du texte, pourrait retirer son texte. La Confédération européenne des syndicats (CES) a regretté ce nouvel échec qu'elle a qualifié de " signal négatif " pour les travailleurs européens. " Cet échec est un autre signal que l'Europe sociale est en panne. Cependant, nous n'aurions pas pu accepter n'importe quel accord et le considérer comme un " progrès ". Nous l'aurions en revanche accueilli favorablement s'il avait pris en considération les préoccupations des syndicats ", a commenté John Monks, secrétaire général de la CES. Et d'en appeler à la Commission pour qu'elle consulte les partenaires sociaux. |