Points de vue sur l'actualité

La facture " loyer " grignote davantage le budget des ménages

Environ 7% des locataires ont connu, en 2002, des retards de paiement de leur loyer au cours des deux années précédentes, selon une récente enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). 9,2 millions de locataires sont concernés. Ce chiffre, déjà significatif, cache toutefois des disparités. Dans 26% de ces foyers le chef de famille est au chômage, note l'étude. Et dans une moindre mesure, un CDD ou une mission en intérim fragilise aussi la situation des locataires et le risque de retards de paiement ou d'impayés. Les ménages qui connaissent des ruptures familiales (séparation, divorce) ou des changements (naissance, départ de grand enfant) connaissent également des difficultés à s'acquitter de leur loyer, comme les familles monoparentales, en partie en raison de niveaux de vie plus faibles. C'est pourquoi la CFTC soutient le projet de la garantie du risque locatif (GRL) du 1% Logement et demande qu'il apporte une véritable garantie au locataire et pas seulement au bailleur. Jean-Louis Borloo entend mettre en marche la GRL pour le 1er janvier 2007. Les négociations sont en cours et la CFTC reste très vigilante. Outre ces situations de ruptures professionnelles ou familiales, de plus en plus fréquentes, le niveau de ressources a une part prépondérante dans ces difficultés à assumer un loyer, rappelle la Drees, 65% des locataires concernés ayant un niveau de vie inférieur à 9 655 euros par an. La CFTC constate que le taux d'effort - c'est-à-dire la part de revenu consacrée au loyer et aux charges - plus élevé pour les locataires en situation de retard de loyer, peut dépasser les 33% dans le parc privé pour certains ménages. Cette situation réclame à la fois la construction de davantage de logements sociaux et la revalorisation des aides à la personne.

En chiffres :Pour dénoncer l'urgence de la situation, notamment quant au taux d'effort des locataires plus important, la CFTC rappelle qu'un ménage avec deux enfants à charge bénéficiait de l'APL jusqu'à quatre Smic de revenus en 1978, aujourd'hui, il en est privé au delà de deux Smic.