Points de vue sur l'actualité

La pilule ne passe pas

Le laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis a annoncé la suppression de plus de 500 postes de visiteurs médicaux et des personnels sédentaires du siège. 399 postes au sein de la force de vente et 105 postes de la structure siège de la filiale France, sur un effectif global de 28 000 salariés en France, dont 4 516 dans cette filiale. Ce plan social est, selon la direction, la conséquence d'une perte d'activité liée notamment aux génériques et plus récemment aux vagues de déremboursements de médicaments, imposé par le ministre de la Santé. Cette mesure concerne la baisse du taux de remboursement à 15% au lieu de 35% de 41 produits, essentiellement des antidiarrhéiques et des substances utilisées en ORL et en pneumologie. Le groupe Sanofi-Aventis est particulièrement touché par ces vagues de déremboursements puisqu'il fabrique et commercialise en France une grande partie des médicaments concernés. " L'impact sur l'emploi est désormais inéluctable ", affirme avec gravité Christian Billebault, coordonnateur CFTC du Groupe, qui s'inquiète de ce phénomène qui pourrait se reproduire à court et moyen terme. La direction affirme que des mesures de pré-retraites, de mobilité interne et de départs volontaires pourraient éviter les licenciements secs. Les sites industriels et l'activité R&D ne sont pas concernés par la restructuration. " Les mesures de régulation sont mises en place sans aucune concertation ", a déclaré la direction du laboratoire, accusant les politiques de santé de " contraindre le groupe à un plan social, contraire à sa culture ". La CFTC souhaite que les valeurs affichées dans sa Charte sociale par la direction du groupe soient respectées et appliquées.