Points de vue sur l'actualitéSéisme, force SnefAu sein de Snef, entreprise internationale de Génie Électrique, tout le territoire est occupé. Tout ? Non. Un syndicat d'irréductibles résiste encore et toujours à un patronat à l'américaine. Jacques Builles, délégué syndical CFTC sur le site de Marseille, vient de se sortir indemne de la troisième tentative de licenciement. En mars, à la veille des élections professionnelles, il est mis à pied 43 jours à titre conservatoire, pour avoir refusé une mutation dans un autre métier et sur un autre site. Cela ne l'a pas empêché de "camper à la direction". "On m'a démis de mes fonctions de travailleur, pas de mes fonctions syndicales", insiste-t-il. La CFTC remporte haut la main les élections. L'inspection du travail finit par donner un avis négatif à son licenciement, mais Jacques Builles ne compte pas en rester là. Il assigne la direction au tribunal correctionnel pour délit d'entrave à la représentation syndicale. Le 8 septembre 2006, les protagonistes se retrouvent à la barre : "Pendant deux heures, ils sont passés au trapèze" se souvient Jacques. Un mois plus tard, le jugement tombe et la direction avec. Celle-ci fait appel, ce qui interdit pour l'instant notre Délégué Syndical de se réjouir publiquement. Dans le même temps, échaudée par l'annulation du licenciement, l'entreprise interjette devant le ministère du Travail qui la déboute à son tour le 25 octobre. "Le mouvement fait tâche d'huile ; à Mulhouse, l'inspecteur du travail vient d'assigner les mêmes dirigeants pour les mêmes raisons. A Avignon, Nice, Lyon, Dunkerque ou Nantes ça commence à bouger." La libération serait-elle en marche chez Snef ? |