Points de vue sur l'actualitéL'addition rectifiéeL'adoption par l'Assemblée nationale (AN) de l'amendement (re)validant l'accord de 2004 sur les 39 heures dans l'hôtellerie et la restauration a été accueillie avec soulagement par le syndicat national CFTC de l'hôtellerie-restauration (SNHR-CFTC). " C'est une bonne nouvelle. Nous respirons car nous étions sous la menace de la décision du Conseil d'Etat ", témoigne Irénéo Dessi, secrétaire général du SNHR-CFTC. La haute juridiction avait en effet annulé, le 18 octobre dernier, le décret du 30 décembre 2004 qui reprenait un accord signé par la CFTC permettant au secteur de déroger à la loi sur les 35 heures. Surprenant ? Non, car la CFTC a toujours suivi le principe de réalité : " nous n'avons pas l'arsenal de contrôleurs du travail pour vérifier les heures supplémentaires dans tous les établissements ! ". De 39 à 35 heures, ni le temps de travail effectif dans ce secteur n'aurait réellement été modifié, ni de nouveaux emplois créés. La décision du conseil d'Etat entraînait la suppression de la sixième semaine de congés payés et des deux jours fériés supplémentaires, conclus dans l'accord afin de " compenser ", en plus des heures supplémentaires payées, l'allongement de la plage de travail hebdomadaire. L'amendement adopté par l'AN rétablit à la fois ces deux dispositions, dans l'attente d'une convention, d'un accord collectif ou d'un avenant, d'ici au 31 janvier 2007 et la semaine de 39 heures (37 heures dans les entreprises de plus de 20 salariés). " Pour protéger au mieux les intérêts des salariés il faut mettre en place un arsenal législatif plus satisfaisant pour combattre le travail non déclaré et les heures supplémentaires non payées ", soutient Irénéo. L'occasion se présente désormais d'élaborer de nouvelles règles du jeu qui garantissent le respect de ces engagements. |