Points de vue sur l'actualité

1906-2006 : cent ans d'avancées sociales

Le ministère du Travail vient de fêter, avec les leaders syndicaux, d'anciens ministres, des dirigeants patronaux, le 25 octobre dernier, ses 100 ans. Retour sur ces 99 pages de l'histoire sociale. Créé en 1906 par George Clemenceau pour répondre à la montée des revendications sociales - notamment la grève dans la mine de Courrières dans le Pas-de-Calais après la mort de plus d'un millier de gueules noires dans un coup de grisou - il a élargi, en un siècle, son intervention de la seule prise en charge du bien-être ouvrier aux préoccupations d'emploi et de formation. Le ministère du 127, rue de Grenelle sera le témoin et l'acteur de nouveaux droits pour les salariés, particulièrement en 1936,1968 et 1982. La victoire du Front Populaire aux élections législatives de 1936 et la vague de grèves sans précédent entraînent la signature des Accords de Matignon qui garantissent aux salariés des congés payés, des assurances sociales et la mise en place de conventions collectives. C'est la première réelle avancée sociale pour les travailleurs. Les événements de mai 1968 engendrent la signature des accords de Grenelle entre les représentants du gouvernement Pompidou, les syndicats et les organisations patronales en intégrant une augmentation de 25 % du Smig et de 10 % en moyenne des salaires réels avec une baisse du temps de travail à 44 heures par semaine. En 1982, les lois Auroux, inspirées de l'humanisme chrétien transforment les relations sociales au sein des entreprises. Elles créent des délégués du personnel, mettent en place les CHSCT et fixent les pouvoirs disciplinaires du chef d'entreprise en limitant très précisément le règlement intérieur. Enfin, avancée sociale majeure, elles rendent obligatoire dans chaque entreprise une négociation collective annuelle sur les salaires, la durée et l'organisation du travail. Beau travail !

Bougies mal éteintes :Le même jour, le syndicat national CFTC Travail Emploi Formation professionnelle, dénonçait notamment le fait que la création de sections spécialisées d'inspection (dans la lutte contre le travail illégal, les risques technologiques et industriels) entraîne une remise en cause du caractère généraliste de l'inspection du travail. Cette parcellisation des compétences risque de rendre l'inspection moins accessible pour les salariés qui ne sauront pas où s'adresser.