Points de vue sur l'actualité

Repos dominical

Dans l'affaire Louis Vuitton, les rebondissements se suivent et ne se ressemblent que trop. On savait le lobby du luxe puissant, mais le dernier épisode en date fait plus que confirmer cette tendance. Depuis décembre 2005 et une décision de la préfecture de Paris, le magasin des Champs-Elysées, propriété de LVMH, ouvrait tranquillement ses portes le dimanche aux riches amateurs. Le 31 mai, le tribunal administratif de Paris, sur demande de la CFTC, annulait cette autorisation. LVMH fit bien sûr appel. Cette procédure suspendant la décision du tribunal, le magasin de luxe continuait de bafouer le repos dominical. C'est dans ce contexte qu'intervint le ministère de l'Emploi. Dans un courrier adressé en juillet au président de la cour administrative d'appel, le directeur des relations du Travail, Jean-Denis Combrexelle, demandait de " bien vouloir annuler le jugement du tribunal administratif ". Ce dernier estimant que l'établissement de luxe " met à la disposition du public des biens et des services destinés à faciliter son accueil et ses activités de détente et de loisirs d'ordre récréatif et culturel (sic)". Pour la CFTC de Paris, qui a eu connaissance de ce courrier le 11 octobre dernier, " assimiler des articles de maroquinerie à des oeuvres culturelles reste et demeure une escroquerie intellectuelle visant à contourner la loi sur le repos dominical ". Ce qui vaut cette remarque empreinte d'ironie : " Le ministère de l'Emploi vole au secours du petit bagagiste des Champs Elysées ".