Points de vue sur l'actualité

Réduire la voilure

Louis Gallois, nouveau président d'Airbus, a annoncé le 10 octobre le début immédiat du plan de restructuration. Contrairement à l'A380, sa figure de proue, il n'aura donc pas pris de retard. La situation est effectivement alarmante. Les délais ne sont pas respectés et le cours du dollar augmente les coûts. Le plan de restructuration n'est pas encore connu mais de nombreuses pistes sont perceptibles. Marina Lensky, déléguée syndicale CFTC et représentante aux comités d'entreprise européens d'EADS et d'Airbus cherche à anticiper. " Le plan Power8 parle d'augmentation des cadences, d'application de modèles à la Toyota. Nous entendons aussi la volonté de spécialiser chaque site sur un seul avion, solution qui ne paraît pas rentable à court terme. D'autre part, la direction envisage la délocalisation de la fabrication de pièces en zone dollar et des suppressions de postes dits de structures (finances, achats, qualité...), qui pourraient toucher plusieurs milliers de personnes en Europe, salariés, intérimaires et sous-traitants. " Si la responsabilité des retards électriques est clairement imputable aux chaînes allemandes, c'est tout le groupe qui en pâtit. Le délégué syndical central CFTC d'Airbus, Gilbert Plo, craint que les efforts ne soient pas partagés de chaque côté du Rhin. " Les syndicats allemands sont en cogestion et sont soutenus par les politiques. En Allemagne, tout le monde se montre solidaire, jusqu'aux actionnaires. En France, nous trouvons nos actionnaires principaux, que sont l'Etat et Lagardère, trop silencieux. Il faut une action politique pour équilibrer les efforts. " La CFTC fera tout dans ce sens.