Points de vue sur l'actualité

Peu de discriminations salariales liées à l'origine, selon l'lnsee

En analysant les salaires perçus en 2002, l'lnsee a clairement fait ressortir dans une récente étude que les discriminations liées à l'origine porteraient moins sur les salaires que sur l'accès à l'emploi et au statut de cadre. A poste et niveau de qualification équivalents, les salariés quel que soit leur origine obtiennent en effet des niveaux de salaires sensiblement égaux. Les hommes dont les deux parents sont nés au Maghreb ou en Europe du Sud gagnent en effet respectivement 3,2 et 6,8 % de moins que ceux dont les parents sont nés en France ; pour les femmes, l'écart est quasi nul. Des différences structurelles existent toutefois : les cadres dont les parents sont nés au Maghreb et en Europe du Sud sont moins nombreux. En corrigeant ces disparités, les salaires des enfants de migrants peuvent même être légèrement supérieurs. Cette situation s'expliquerait par l'existence de barrières à l'entrée sur le marché du travail, et dans une moindre mesure, par un accès plus difficile au statut de cadre. En conséquence, ceux réussissant à franchir ces barrières dans un groupe potentiellement discriminé sont en moyenne " plus performants " que ceux qui y parviennent dans un groupe non discriminé, ce qui explique leur salaire plus élevé. Enfin, l'étude révèle que l'ancienneté et l'expérience professionnelle des cadres seraient valorisées différemment selon l'origine. Chez les cadres dont les deux parents sont nés en France, l'ancienneté dans l'entreprise n'a aucun impact sur le salaire, alors qu 'elle procure un gain de 2,5 % chez les cadres dont les parents sont nés au Maghreb. Le constat est le même concernant l'expérience professionnelle : une année supplémentaire sur le marché du travail rapporte en moyenne 8,2 % de plus aux cadres dont les parents sont nés au Maghreb, contre 5,5 % pour les autres.

C'est dit :L'Ugica-CFTC se satisfait de cette égalité de traitement, au niveau salarial, pour les enfants d'immigrés. Pour notre union, le seul critère devant entrer en ligne de compte est le niveau de compétence des cadres, quel que soit le pays de naissance de leurs parents. Pourtant cette étude ne doit pas faire oublier les discriminations à l'embauche dont les enfants d'immigrés sont victimes. Le mérite de cette étude est également de démontrer implicitement que celles-ci n'ont réellement aucune raison d'être.