Points de vue sur l'actualité

Suez-GDF : un piège tendu aux Français

A l'appui de ce que nous disons, une grande association de consommateurs vient précisément d'avoir le courage de l'affirmer : les prix augmenteront à l'issue de la fusion Suez-Gaz de France.

II y a un grand absent du débat sur le projet de fusion de Suez et Gaz-de-France et cet absent n'est autre que celui qui, tous les deux mois, consacre 4% de son budget à payer ses factures d'électricité et de gaz : le citoyen français. C'est à lui que pense avant tout la CFTC à la veille de la journée de mobilisation des gaziers le 3 octobre prochain. Ce qui la guide dans ce débat confus et politisé à l'extrême, c'est la défense du service public, seul garant du bien commun. C'est ce même souci qui la conduit à vouloir la sécurité énergétique pour notre pays, indissociable d'une participation majoritaire de l'Etat au capital de la future entreprise unifiée. Aujourd'hui, l'Etat garde une minorité de blocage mais naguère, c'était en 2004, il s'était solennellement engagé à ne pas baisser sa participation au capital de l'entreprise en dessous de 70%. Et qui ne voit que demain, le capital de l'entreprise sera à nouveau dilué et la part de l'Etat modifiée de facto ? La CFTC pense au consommateur également lorsqu'elle sait que la facture énergétique du particulier va une fois de plus augmenter. Nos voisins européens n'en font-ils pas l'expérience à chaque fois qu'ils ont voulu privatiser un service public ? A l'appui de ce que nous disons, une grande association de consommateurs vient précisément d'avoir le courage de l'affirmer : les prix augmenteront à l'issue de la fusion Suez-Gaz de France.

Et cette précipitation à voter un projet de loi intervient alors que la commission européenne n'a toujours pas rendu son avis sur le sujet, ce qu'elle fera mi-novembre. Bref : le Parlement discute d'une loi qui, même si elle est votée, ne sera pas appliquée...en l'état. Cela ne s'appelle-t-il pas tout simplement tromper le citoyen ?