Points de vue sur l'actualité

La GPEC au sauvetage des plans sociaux

C'est une première. La restructuration de Cap Gemini Outsourcing a été suspendue faute d'application de l'accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Le TGI de Nanterre a donné raison, le 5 septembre, à l'action impulsée par la CFTC signataire en mai 2005 de cet accord. La signature était pourtant risquée. Alors qu'une partie des métiers de Cap Gemini était déjà menacée d'être délocalisée en Chine et en Inde, " nous avons décidé de construire cet accord afin de garantir par la suite l'employabilité des salariés, en interne ou en externe, face à ce type de risque ", se souvient Louis Duvaux, délégué syndical CFTC de l'UES. L'entreprise s'était justement engagée à faire régulièrement une revue des risques sur l'emploi et à définir, avec l'avis du CE, un plan d'action approprié. Un an après, et à deux reprises dans le cadre de plans sociaux concernant ses branches Télécom puis Outsourcing, l'entreprise n'a pas respecté l'accord GPEC, notamment les dispositions préventives, avant de passer à un plan de redéploiement et éviter le plan social. Et elle n'a, à aucun moment, présenté de plan d'actions destiné à couvrir les risques sur l'emploi, comme l'y oblige l'accord. Cap Gemini a été condamnée à suspendre la procédure et n'a pas fait appel. Elle a même proposé, et c'est une première là encore, que deux responsables des organisations signataires soient représentés lors des comités de direction. " C'est la première fois que des organisations syndicales ont un ticket d'accès à une instance business. C'est une grande responsabilité pour nous, souligne le militant avant de conclure : cette décision qui fait jurisprudence n'empêchera pas les plans sociaux, mais la dimension humaine est réellement pris en compte et placée au coeur de la stratégie et du business de l'entreprise."