Points de vue sur l'actualité

Que faire du DIF ?

Le droit individuel à la formation (DIF) existe depuis deux ans et demi mais seule une minorité de salariés le sait. Toutes les estimations indiquent que sa mise en place concerne aujourd'hui peu d'entreprises. Pire : selon une étude de deux économistes renommés, " le DIF ne fait que renforcer la tendance du système actuel de formation qui profite surtout aux salariés les mieux payés, alors qu'il était censé y remédier ". Ils prônent alors... sa disparition. Les employeurs sont hésitants, les salariés ignorants : faut-il remettre en cause la belle idée du DIF ? C'est en effet une première en matière de formation, mais aussi pour la sécurisation des carrières car c'est le premier droit attaché à la personne du salarié et non à son contrat de travail avec une entreprise lambda. " Nous sommes en période de transition. Le DIF est peu utilisé parce que méconnu ", explique Olivier Gourlé, secrétaire confédéral, responsable de la formation professionnelle, " il faut mieux informer les délégués syndicaux et les négociateurs de branche de ce qu'il est possible de négocier dans le cadre du DIF pour les salariés dans les entreprises et en dehors de l'entreprise ". La CFTC travaille à des propositions d'aménagement du DIF pour l'intégrer au Statut du travailleur. Ce qui permettrait par exemple aux salariés victimes d'un accident de parcours de transférer les droits acquis dans le cadre du DIF d'une entreprise à une autre. La logique du DIF veut que ce soit dans le cadre de l'entreprise, mais il est important de laisser la place à des formations transversales.

Mon DIF et moi : Depuis mai 2004, pour se former, tout salarié du privé, à partir d'un an d'ancienneté, dispose d'un crédit de 20 heures par an, cumulable sur six ans et plafonné à 120 heures (loi de mai 2004, reprenant de l'accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003. signé par la CFTC).