Points de vue sur l'actualité

Les classes moyennes attendront

Selon l'Insee, les salaires réaugmentent depuis 2005, après cinq années de baisse : " le salaire mensuel de base a crû en euros constants de 0,9% contre 0,4% en 2004 et 0,3% en 2003 ". C'est une évolution la plus favorable depuis 1999, presque équivalente à celle de la fin des années 1990 où on relevait 1,1% d'augmentation chaque année en moyenne. Si l'on ajoute que l'inflation est maîtrisée (1,9% en 2005 ; 2,1% en 2004 ; 2,2% en 2003...), peut-on crier victoire ? Non, car les disparités de revenus sont trop importantes. Seuls les cadres et les ouvriers profitent globalement de la hausse. Pour les employés, comme pour les professions intermédiaires, le salaire moyen recule. Le salaire des cadres est le seul à être très sensible à la conjoncture et les ouvriers ont, eux, bénéficié des revalorisations du Smic. Comment expliquer que les classes moyennes soient défavorisées ? Dans les professions intermédiaires, " le poids des techniciens de l'industrie s'est réduit sur la période au profit de leurs homologues du tertiaire ", relève l'lnsee, ajoutant que " les professions intermédiaires sont également la catégorie socioprofessionnelle qui s'est le plus féminisée ", et le salaire des femmes est toujours inférieur à celui des hommes. Coté employés, leur poids dans le commerce a augmenté alors qu'ils sont moins rémunérés que les autres employés. Enfin, les classes moyennes sont majoritaires dans le temps partiel, alors que celui s'est développé fortement ces dernières années.