Points de vue sur l'actualité

Du chômage au sous-emploi

Plus de 400 000 personnes bénéficient d'un emploi aidé : contrats initiative emploi (CIE), contrat d'insertion-revenu minimum d'activité (CI-RMA), contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) ou contrat d'avenir (CA). Les trois-quarts ont été embauchés ou renouvelés en 2005 dans le cadre du Plan de " cohésion sociale ", selon une étude du ministère de l'Emploi (Dares). Il faut dire que les contrats ont tous été refondus l'année dernière par le gouvernement. La plupart des bénéficiaires travaillent dans le secteur non marchand, les collectivités publiques, les hôpitaux, les associations ou les organismes à but non lucratif. Les entreprises ont recruté 133 000 personnes, principalement en (CIE). Parmi eux, un sur cinq est un jeune de moins de 26 ans. Ces chiffres excluent les jeunes en apprentissage et les salariés en contrat de transition professionnelle qui bénéficient également d'une aide de l'Etat. L'étude rappelle que le plan de " cohésion sociale ", voté en janvier 2005, visait à donner davantage d'initiatives aux régions. C'est en Limousin, Poitou-Charente et Nord-Pas-de-Calais que les taux d'accès des chômeurs aux contrats aidés sont les plus élevés. Le retour des emplois aidés marque une volonté politique de lutter contre la " fracture sociale ", mais souligne qu'au chômage massif et durable s'ajoute aujourd'hui un sous-emploi durable. Le Plan de " cohésion sociale " rassemble et renforce des mesures des gouvernements précédents en matière de lutte contre l'exclusion et d'action sociale contre le chômage, avec des innovations. Les dispositifs d'aide au retour à l'emploi sont des mesures de réinsertion professionnelle. Leur ampleur prouve que le traitement social est une des principales actions contre le chômage. Mais cette réponse au chômage massif et durable ne légitime t-elle pas le sous-emploi ?