Points de vue sur l'actualité

Axa : lentement mais sûrement !

Le groupe Axa passe, plutôt, en France tout au moins, pour être une entreprise socialement responsable. Malgré les nombreuses acquisitions des dernières décennies, les aménagements se sont fait en douceur : pré-retraites ou départs volontaires. Aujourd'hui, si la gestion demeure douce, le processus est plus pernicieux. Axa dans le monde n'hésite pas à délocaliser et en France, où les salariés sont plus protégés, la tendance actuelle est à l'externalisation. Lors d'une négociation, la présentation d'un plan de développement a mis la puce à l'oreille de la CFTC et des autres syndicats. Pour Jean-Michel Hury, coordinateur syndical national CFTC, il y a un vrai danger. " La direction nous a annoncé que d'ici à 2012 il y aura 3 500 départs majoritairement à la retraite (sur 18 000 salariés) et que le surcroît d'activité nécessitera une embauche de 1 500 personnes. Le problème est que les départs à la retraite ne seront pas compensés. Pour atteindre ses objectifs, la direction table sur un gain de productivité difficilement réalisable, mais surtout sur la délocalisation de plus de 1 500 postes, notamment au Maroc. " C'est là que le bât blesse. Si effectivement, Axa ne licencie pas, elle tend à délocaliser petit à petit, au rythme des départs à la retraite. Tous les métiers administratifs sont touchés. " Mobiliser les salariés est difficile puisqu'ils ne sont pas touchés directement. Mais leurs enfants en paieront le prix ", regrette Jean-Michel Hury. La CFTC a réclamé une présentation complète du plan avec ses implications économiques et sociales lors d'un CCE d'Axa France.