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Fusion Suez / Gaz de France : la CFTC s'oppose à une participation de l'Etat inférieure à 50 % du capital

Si la défense de l'usager demeure la priorité de la CFTC, dans l'épineux dossier de la fusion de Suez et de Gaz de France, pas question pour autant de négliger les conséquences économiques et sociales d'un tel projet. Examiné depuis le 7 septembre par les députés, ce projet - qui prévoit une réduction de la part de l'Etat de 80% à 34% du capital -porte en germe la privatisation de Gaz de France. La CFTC s'oppose à la perspective de voir, un jour, l'Etat russe entrer dans le capital de l'opérateur historique du gaz en France. Aux yeux du gouvernement, la fusion avait pour objectif de jeter les bases d'une politique énergétique de la France et s'inscrivait dans une politique communautaire dont les prémices ont été évoquées dans le livre vert et qui a conduit à la libéralisation des marchés de l'énergie. Cette politique - qui ne permet pas aux peuples européens de disposer d'une énergie à bon prix et en quantité suffisante, notamment pour les ménages défavorisés - est de plus en plus contestée. On l'a encore vu, récemment, lors de la polémique sur le coût de la vie. Si une position au niveau confédéral pouvait se dégager plutôt en faveur de la fusion, celle-ci serait de toute manière subordonnée au maintien de la participation de l'Etat à hauteur de 50% du capital de Gaz de France. Certes, l'ouverture des frontières et le développement de la concurrence imposent de ne pas réagir au seul échelon national, mais un éventuel désengagement de l'Etat, laissant la possibilité à d'autres Etats ou entreprises étatiques d'investir dans le capital de GDF, nuirait à l'indépendance énergétique de la France, voire de l'Union européenne.

Action !Pour agir contre la privatisation, la Confédération s'associe la journée mobilisation des salariés de Gaz de France, organisée le 12 septembre par les syndicats de l'entreprise, dont la CFTC des IEG.