Points de vue sur l'actualité

Une rentrée sous le signe du dialogue social ?

L'Etat doit garder la responsabilité pleine et entière d'assurer l'ordre public social, de garantir les solidarités et la protection des plus faibles. Mais il est tout aussi vrai que la loi ne peut pas tout faire et tout prévoir.

Dans toute rentrée sociale digne de ce nom, il y a une conférence de presse et une rencontre avec le ministre en charge des questions du travail. Nous aurons eu l'un et l'autre en une courte semaine. L'affluence constatée à notre conférence de presse et les nombreuses retombées observées depuis témoignent du fait que la CFTC est repérée et écoutée dans le paysage. Dans ces temps où l'on débat de la représentativité et du dialogue social, ce n'est pas un constat de petite importance. Et justement c'est de dialogue social qu'il était question lors de notre entretien avec Messieurs Borloo et Larcher. Tout le monde est d'accord pour dire que ce dialogue social fonctionne mal, que les rapports entre le législateur et les partenaires sociaux doivent être clarifiés : la crise du CPE en a été une illustration éloquente. Mais au-delà de cette belle unanimité, les difficultés commencent. Comme elle le fait toujours, la CFTC, forte de sa connaissance profonde des missions des corps intermédiaires, jouera son rôle central de cheville ouvrière dans le débat qui s'ouvre. L'Etat doit garder la responsabilité pleine et entière d'assurer l'ordre public social, de garantir les solidarités et la protection des plus faibles. Mais il est tout aussi vrai que la loi ne peut pas tout faire et tout prévoir. D'autre part, selon le principe de subsidiarité, l'Etat ne doit pas faire ce que les corps intermédiaires peuvent assumer en vue du bien commun. Il est donc important d'inscrire dans la loi l'obligation de consulter les partenaires sociaux avant toute modification du Code du travail. Il s'agit d'un " temps réservé " à la négociation. Tout un programme pour notre pays qui ne brille pas pour l'instant par la qualité de ses relations sociales ! Mais gageons que les soubresauts qui agitent régulièrement notre pays auront convaincu les uns et les autres qu'il s'agit désormais d'une nécessité !