Points de vue sur l'actualité

L'excédent des rentrées fiscales affecté au désendettement du pays

C'est finalement au désendettement de la France que sera affectée la plus value fiscale de trois milliards d'euros sur laquelle compte le gouvernement en 2006. Plusieurs pistes avaient été évoquées les semaines passées pour la répartition de cette cagnotte. Thierry Breton mettait l'accent sur le redressement des finances publiques. Les syndicats réclamaient des mesures en faveur du pouvoir d'achat, notamment pour compenser la hausse des prix des carburants. Quant à Pierre Méhaignerie, il se déclarait favorable à un doublement de la prime pour l'emploi. Le 28 août sur TF1 et le 31, à Troyes lors de sa conférence de presse mensuelle, le Premier ministre a tranché en faveur de la proposition du ministre de l'Economie et des Finances. Quant au chèque Transport et à la PPE, deux mesures annoncées par le chef du gouvernement sur TF1 pour soutenir le pouvoir d'achat de nos concitoyens, ils seront financés " sur les marges de manœuvre dégagées du budget 2007." "Trois milliards d'euros, c'est peu par rapport à l'immensité des besoins, commente Jacques Voisin. Pour favoriser la croissance, le désendettement constitue un élément de la politique économique, mais il n'est pas le seul. Il faut, également, maintenir le pouvoir d'achat, soutenir l'investissement et relancer l'emploi. La décision de Dominique de Villepin de convoquer une conférence sur les revenus et l'emploi, avant la fin de l'année, va dans le bon sens, mais ce n'est pas une fin en soi. Il ne faut pas attendre cette conférence pour faire avancer la politique salariale dans les branches et les entreprises, car la progression du pouvoir d'achat, n'en déplaise à Laurence Parisot, la présidente du Medef, passe, avant tout, par là. "

Pourquoi cette plus-value fiscale ? Elle est essentiellement due au boom de la croissance de 1,1% au premier semestre 2006 (même si elle reste fragile et que ses fruits ne sont pas équitablement répartis). Cette croissance est tirée par la consommation des ménages (qui gonfle les rentrées de TVA, de + 5,7% sur un an) et les bonnes performances des grandes entreprises françaises (laissant augurer une plus ample collecte de l'impôt sur les sociétés). Une embellie sur le front de l'emploi, déjà perceptible via l'augmentation de 4 % de la masse salariale en 2006, devrait, aussi, entraîner une hausse des cotisations et une baisse des indemnisations.