Points de vue sur l'actualité

Entre l'emploi et les salaires, faut-il choisir ?

Entre l'augmentation du prix de leur logement, de l'électricité et de l'essence ou encore des dépenses de rentrée scolaire, on ne fera pas croire aux Français que leur pouvoir d'achat augmente.

En cette fin d'août, avec un premier conseil des ministres et une rentrée parlementaire avancés, la " rentrée sociale " s'annonce précoce. Que disons-nous aux journalistes ? Que l'embellie actuelle de la croissance repose une question bien française, celle des salaires et du pouvoir d'achat. Une question bien française parce que les salariés de notre pays figurent parmi les plus mal payés des grands États européens. C'est pourquoi nous disons qu'il faut cesser de polémiquer sur des chiffres auxquels on fait dire parfois ce que l'on veut. La réalité ressentie par les français est claire : entre l'augmentation du prix de leur logement, de l'électricité et de l'essence ou encore des dépenses de rentrée scolaire, on ne leur fera pas croire que leur pouvoir d'achat augmente. Il y a donc bien lieu de reposer la question des salaires. Mais la priorité des priorités reste bien pour la CFTC l'emploi. Ne serait-ce parce que, avec le retour du plein emploi, les employeurs seraient conduits à mieux rémunérer le travail d'une main d'œuvre devenue plus rare. Mais aussi et surtout parce que 9% de chômeurs, c'est encore bien trop. Or aujourd'hui, que voyons-nous ? Il y a bien eu un boom des créations d'emplois au deuxième trimestre et nous nous en réjouissons. Mais il y a fort à parier que ces emplois, situés majoritairement dans le tertiaire et coïncidant avec la montée en charge du plan Borloo, correspondent surtout à des emplois précaires. 70% des embauches ne sont-elles pas de toutes façons des embauches en CDD ou autres emplois précaires ? C'est pourquoi la CFTC demandera à être consultée sur le Plan emploi que prépare le gouvernement, qui doit prendre en compte ces réalités pour les infléchir et les corriger. Une fois de plus, nous le redisons : on ne construira pas de la croissance durable sur de la précarité.