Points de vue sur l'actualité

Coût de la (sur)vie : le pouvoir d'achat rogné par de réelles dépenses de première nécessité

La polémique sur le pouvoir d'achat qui oppose l'lnsee et l'Institut national de la consommation (INC) aura au moins eu le mérite de faire émerger une préoccupation qui taraude nos concitoyens depuis le passage à l'euro et qui, jusqu'à présent, était de l'ordre du ressenti, mais qui, désormais, repose sur des bases objectives : l'indice Insee, qui mesure l'inflation, ne permet pas d'évaluer révolution du coût de la vie. L'indice Insee est une construction statistique qui évalue les dépenses moyennes d'un ménage fictif et ne repose sur aucune réalité. Ce qui le conduit à sous-estimer l'impact sur l'inflation de la hausse des loyers et des biens ou services de première nécessité, comme l'énergie, les dépenses de santé, les fruits et légumes... et à surestimer la baisse des biens d'équipements des ménages (matériel HI-FI et audiovisuel, télécommunications, ordinateurs). Les ménages ont subi de plein fouet l'augmentation des loyers qui ne cessent de grimper (en moyenne, de 3,8% en 2005, de 2,7% en 2003 et de 2,67% en 2004). LIRL (Indice de référence des loyers, qui se substitue à l'indice du coût de la construction depuis le 1er janvier 2006) a lui aussi augmenté sur un an au 1er trimestre 2006 de 2,46%. Rappelons que cet indice est utilisé pour la révision des loyers en cours de bail dans le parc privé, mais ne concerne pas les renouvellements de baux et les nouveaux baux. Ainsi, si les locataires en place subissent une hausse substantielle, mais raisonnable, ceux qui cherchent un logement ou un nouveau logement (jeunes, salariés en mobilité professionnelle ou en rupture familiale, retraités...) doivent consentir des augmentations beaucoup plus importantes, qui sont assez difficiles à saisir. Le taux de 17% est vraisemblable.

" Relocation ? " :Les augmentations successives de loyers et la flambée des prix à l'achat, placent davantage encore le logement au coeur des dépenses des ménages et rognent leur pouvoir d'achat déjà mis à mal par l'inflation sur des biens et services de première nécessité. Certains ménages se retrouvent dans des situations dites de " relocation ". Ce terme couramment utilisé par les expatriés lors de leur recherche de logement faisant suite à une mobilité géographique est aussi utilisé pour une nouvelle catégorie de ménages. Cette fois-ci la mobilité est subie et non choisie : ils sont contraints à se reloger en location à un loyer plus bas pour compenser le coût de la vie.