Points de vue sur l'actualité

Un sujet en embuscade pour cette rentrée

Si les salariés partent à la retraite dès qu'ils le peuvent, ce n'est pas seulement par peur de la remise en cause du système mais c'est surtout parce que l'entreprise ne veut plus d'eux et fait tout pour le leur faire sentir.

En cette période dite de rentrée sociale, il ; y a une multitude de sujets dont je pourrais vous entretenir, en vous espérant tous reposés sinon bronzés. Mais, alors que i nous nous apprêtons à être reçus par le ministre, Gérard Larcher, à propos de l'organisation du dialogue social, voilà que le sujet des retraites s'invite de façon inattendue dans l'actualité. Officiellement, voici de quoi il s'agit : le gouvernement, ému de voir le nombre de ceux qui, profitant des dispositions encore applicables jusqu'en 2008, prennent actuellement leur retraite dès le jour de leurs 60 ans, prépare une disposition à leur attention dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Cette mesure devrait leur garantir que le second étage de la réforme des retraites, en 2008, n'affectera en rien leurs conditions de départ. Ceci pour les inciter à continuer à travailler. Il faudrait que le gouvernement sache que si les salariés partent à la retraite dès qu'ils le peuvent, ce n'est pas seulement par peur de la remise en cause du système mais c'est surtout parce que l'entreprise ne veut plus d'eux et fait tout pour le leur faire sentir.

De la même manière, j'ai été outré d'entendre dire que si les déficits des régimes de retraites continuent à se creuser de plus belle, ce serait à cause des départs anticipés dits " longues carrières ". Autrement dit, on essaie de montrer du doigt et de culpabiliser les salariés, qui ayant commencé à travailler le plus tôt dans des conditions souvent les plus pénibles, choisissent de partir plus tôt comme la réforme Fillon le leur permet suite à une revendication de la CFTC. Il serait inacceptable qu'une fois de plus on s'en prenne à ceux qui en ont déjà le moins et qui travaillent le plus longtemps. A moins que ce soit parce que c'est cette population qui est la moins syndiquée.