Points de vue sur l'actualité

Les solidarités entre les générations : cheville ouvrière de la politique familiale

Les mesures annoncées à l'issue de la Conférence de la Famille, le 3 juillet dernier, par le Premier ministre vont dans le bon sens : donner la priorité à la politique familiale face aux nouvelles réalités. Telle est, depuis des années, l'une des revendications majeures de la CFTC. La politique familiale doit, en effet, prendre en compte les changements démographiques et les nouvelles données sociologiques des familles qui façonnent la société française d'aujourd'hui. Les mesures annoncées à l'issue de la dixième édition de la Conférence de la famille - sur le thème de la solidarité entre les générations visent donc à reconnaître les actions de tous ceux qui, dans l'ombre et de façon souvent héroïque, doivent prendre sur leur temps pour accompagner un parent en perte d'autonomie, à valider ces actions dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience (VAE), et à imposer des congés de soutien familial qui ne remettent pas en cause leur contrat de travail. Le Premier ministre a également répondu à la demande exprimée par la CFTC lors des discussions sur la réforme des retraites en faveur d'une meilleure reconnaissance " des temps d'utilité sociale et collective. " La CFTC accueille avec satisfaction les dispositifs qui permettront aux solidarités de s'exprimer au quotidien auprès des jeunes pour les aider à l'acquisition de leur propre autonomie (prêt à taux zéro), auprès des aînés pour les mettre sur la route du bénévolat, et au travers des mixités sociales (maisons de quartier, crèches intégrées aux maisons de retraites).

Les principales mesures en faveur de la Famille

  • Un nouvel article dans le Code d'Action sociale et des Familles reconnaîtra le rôle des aidants familiaux comme des " personnes apportant seule, ou en complément de l'intervention d'un professionnel, l'aide rendue nécessaire par la perte d'autonomie de la personne âgée ".
  • Les aidants familiaux auprès des personnes âgées bénéficieront d'un congé de soutien familial avec constitution de droits à la retraite d'une durée de trois mois, renouvelable dans la limite d'un an et ne pouvant être refusé par l'employeur.
  • Un carnet de l'aidant familial sera créé. Il contiendra des informations sur les droits de l'aidant, qui y inscrira aussi les formations suivies, en vue d'une VAE éventuelle.
  • Un prêt avenir à taux zéro pour les jeunes d'un montant maximal de 5 000 euros, garanti par l'Etat, remboursable sur cinq ans et attribué sous conditions de ressources.
  • Un compte épargne services en faveur des retraités engagés dans le bénévolat pourra être ouvert à la Banque. Les collectivités territoriales verseront des Cesu préfinancés sur ces comptes. Les retraités les utiliseront en retour pour rémunérer des petits services à la personne.
  • La création d'un mandat de protection future : toute personne pourra donner mandat à un tiers pour la représenter le jour où elle ne pourra plus pourvoir seule à ses propres intérêts.
  • La création d'un passeport pour une retraite active, document contenant des informations sur le bénévolat pour les retraités

C'est dit :Si la CFTC est satisfaite des mesures 2006 visant à soutenir les aidants familiaux et à faciliter l'expression des solidarités entre les générations, elle ne se contente toutefois pas des effets d'annonce prises à l'occasion de ces rendez-vous annuels. Elle souhaite une véritable évaluation de ces mesures et s'est inquiétée du devenir des dispositions de l'édition 2005 de la Conférence de la Famille relatives aux enfants pauvres.